« Mangshi, Chine, le 7 février 2004
BAOSHAN
Tel que prévu, le 5 février j'ai pris le transport en commun pour me rendre de Dali à Xiaguan d'où partait l'autobus pour Baoshan.
Mais avant, j'ai dû réveiller tous les gens dans l'hôtel. Je voulais sortir pour attraper le bus no.4 de 6h30 mais les portes étaient barrées, de l'intérieur, avec des cadenas. J'ai tenté la sortie par une porte arrière qui était débarrée mais elle donnait dans une ruelle clôturée aux deux extrémités et protégées elle aussi par d'immenses cadenas. Moi qui ne voulais pas déranger, j'ai dû me résigner à frapper et à brasser les portes jusqu'à ce que quelqu'un se lève enfin pour m'ouvrir. Je
me suis demandé ce qui arriverait en cas de feu?
Juste comme je sortais enfin, le bus passait...
Heureusement, je n'ai pas eu à attendre le suivant trop longtemps et 50 minutes plus tard je me retrouvais à Xiaguan.
J'ai alors cherché en vain le terminus des autobus longue distance qui devait se trouver, selon le plan dans le Lonely Planet, juste à côté de celui où je venais d'arriver.
Je suis donc allée demander, avec des gestes et mon livre, dans un restaurant tout près, mais les deux jeunes filles, par ailleurs très gentilles, ne le savaient pas. Il y en a une qui a écrit un mot en chinois sur un petit bout de papier et me l'a remis...j'imagine que c'était la question que je devais poser ???
Je suis revenue au terminus du bus no.4. Il y avait une femme et un homme dans une petite cabane. J'ai montré mon livre, le plan et la ville de Baoshan. Ils discutaient...La femme a aussi écrit un mot (plus long) sur un bout de papier et me l'a remis (encore la question ?). Ils continuaient à discuter mais semblaient connaître la réponse.
Quelques instants plus tard, l'homme m'a fait signe de le suivre, m'a prise par la manche et m'a embarquée à bord d'un autobus, vide, stationné non loin. Il est reparti...J'ai attendu...Il est revenu, s'est installé derrière le volant, a démarré et est allé attendre un peu plus loin. J'étais toujours assise, avec mon sac à dos sur les épaules, sur le premier siège à l'avant. Les gens se sont mis à embarquer. Quand il y en a eu assez, le chauffeur a redémarré et a poursuivi son trajet en faisant des arrêts fréquents. Finalement, l'autobus était bondé.
Après un certain temps, le chauffeur m'a fait signe de descendre et m'a montré où je devais me rendre. Un gros merci à lui!!! (C'était loin...et je n'ai même pas payé le passage...ahah...le retour de mes investissements d'enfance sur la Chine...ahah!).
En entrant dans le terminus, une femme m'a demandé où je voulais aller (du moins je crois...ahah). J'ai montré les caractères chinois correspondants à la ville de Baoshan et elle m'a désigné un autobus qui partait. Je ne sais par quel moyen le chauffeur a su qu'il avait une nouvelle passagère, mais il a arrêté le bus après avoir reculé. Une autre préposée est alors venue me reconduire et quelques secondes plus tard, on partait. OUF! Quel service!
C'était un autobus de luxe, avec écran de télévision mais toujours pas de toilettes. On voit bien où sont les priorités...ahah!
En Asie, les gens sont fous du
karaoké alors c'est ce qui jouait à la télé.
Un peu plus de deux heures plus tard (dans le guide on marquait trajet de 6 heures...mais j'imagine qu'il n'y avait pas alors l'autoroute payante que nous avons suivie), j'arrivais à Baoshan où je partais à la recherche d'un hôtel. Les deux premiers sur ma liste étaient fermés pour rénovations ou condamnés, je ne sais trop...
Heureusement, le troisième était fonctionnel et j'y ai eu une chambre pour 30 yuans, avec une salle de bain commune, mais juste à côté de la chambre...et comme je crois que j'étais la seule sur l'étage...et peut-être même dans l'hôtel...la salle de bain était commune à moi-même. Le seul hic (si je peux dire), en Chine, il y a toujours un(e) préposé(e) d'étage et c'est lui (elle) qui garde la clé de la chambre. Je devais donc laisser la porte entrouverte (sinon elle se barrait toute seule) lorsque j'allais à la salle de bain.
Après mon gros dîner à 2 yuans (25 sous), je suis partie explorer la ville. Quelques temples, un grand parc dans la montagne et un petit lac en périphérie.
L'objet inusité, c'était moi!
Je vous avais dit que je partais hors des sentiers battus...ça ne pouvait pas être plus vrai. Je n'ai vu aucun touriste depuis que j'ai quitté Dali et les gens me regardent comme si j'étais un phénomène de cirque ou un être venu d'une autre planète. Ils figent, cessent leurs activités, me dévisagent, m'examinent, donnent un coup de coude à leurs copains, rient, s'esclaffent...bref, lorsque je rencontre un miroir, je me dépêche de voir ce que j'ai de si spécial...ahah! Il y en a quelques-uns, les plus jeunes, qui me disent "hello", de loin ou lorsque j'ai le dos tourné. Quelquefois aussi, les parents se servent de leurs
enfants pour entrer en contact.
Sérieusement, je suis très loin de passer inaperçue!!!
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