« Ruili, le 10 février 2004
Ce sera ma dernière chronique sur la Chine car c'est aussi ma dernière journée dans ce pays que j'ai beaucoup aimé, malgré la température et l'attitude des gens, dans les deux cas, pas très chaleureuses. Mais ici aussi c'est l'hiver, et tout se réchauffera un jour...
On m'avait dit que la Chine était chère...Pourtant, depuis le début de mon voyage, c'est le pays où ma moyenne de dépenses quotidiennes est la plus basse...même en tenant compte de mes fréquents déplacements...C'est vrai que c'est le Yunnan! Encore loin de la "grande muraille"!
On m'avait dit...tant de choses...négatives. Comme dans le cas des critiques, il ne faut se fier qu'à sa propre opinion, les goûts étant aussi nombreux et diversifiés que les personnes.
RUILI
Je suis arrivée ici hier matin, par minibus venant de Mangshi. Ce dernier n'avait pas d'horaires fixes, il partait lorsque le nombre de clients était suffisamment rentable. Pas si mal, je n'ai attendu que 40 minutes! Un autre trajet dans les montagnes mais aux sommets beaucoup moins élevés.
Ruili est une belle petite ville comportant multiples marchés, magasins et banques, agrémentée par la présence de gens de plusieurs minorités et de marchands birmans (ils vendent surtout du jade, des rubis et autres pierres précieuses), qui, la plupart du temps, portent leurs costumes traditionnels.
Une ville encore plus vivante lorsque vient le soir et que tout s'éclaire (un vrai petit Las Vegas). Les palmiers sont alors tout illuminés, les arches au-dessus des rues principales revêtent leurs lumières multicolores et les hauts parleurs résonnent au son du
karaoké!
Depuis Kunming, où j'ai fait les arrangements, j'étais un peu inquiète concernant le déroulement de mon périple au Myanmar car le jeune homme de l'agence là-bas ne semblait pas trop connaître son affaire. De plus, je m'éloignais sans cesse, ce qui compliquait les choses en cas de pépin, et j'avais déboursé le montant total exigé pour cette expérience spéciale. Je sais, je sais, on dit partout de ne pas faire ça...mais la CONFIANCE est la plus grande qualité à posséder ou à développer dans un voyage comme celui-ci et la vie me le prouve constamment.
Une autre preuve! J'ai envoyé un courriel avant d'arriver à Ruili et téléphoné l'après-midi de mon arrivée à la personne que je devais contacter. Puis j'ai fait OUF! Tout semblait se dérouler pour le mieux! J'ai rencontré Aung, le représentant de l'agence ici. Il est très gentil, efficace, parle très bien l'anglais et comprend le mien...ahah!
Ce soir, je vais loger gratuitement dans un "guesthouse", le Mandalay Garden, dont le propriétaire, Birman, est un des amis de Aung. Je pourrai donc avoir des informations supplémentaires sur le Myanmar. De plus, un Japonais, parfaitement bilingue, qui habite à cet endroit depuis deux mois avec sa jeune, très jeune épouse Shan, a fait à peu près le même trajet que celui que je ferai durant mes deux premiers jours dans ce pays.
J'ai rencontré ces gens hier et j'ai visité l'endroit. C'est loin d'être le grand luxe: une maison de bois à l'entre toit ouvert, genre dortoir avec des matelas par terre et des toilettes et douches à l'extérieur, mais le jardin est immense et très joli et le site est paisible. De plus, je peux avoir de l'eau chaude sur demande (ce que je n'ai pas eu depuis plusieurs jours) car le jeune préposé fera chauffer le réservoir avec un feu de bois...ce qui prendra environ 10 minutes.
Autre plus, il y a un resto qui sert des plats birmans. Un avant-goût pour moi.
Mes bagages sont déjà sur place.
Cet après-midi, j'y ai emprunté un vélo et j'ai roulé pendant plusieurs heures pour visiter les alentours, dont la frontière située à seulement 7 km de Ruili.
Et demain, le 11, je la traverserai...»